La douleur

« Aïe j’ai mal à mon dos, mon genou est douloureux, j’ai eu des douleurs à mon épaule après mon match de tennis, » autant de phrases que l’on se dit et/ou que l’on entend au décours de notre journée. Ah cette douleur, cette sensation désagréable que l’on éprouve, difficile à décrire à autrui et qui pourtant peut être la clé de voûte de bien des tracas quotidiens.

Mais au fond, qu’est-ce que la douleur ? Pourquoi ai-je mal au dos depuis 10 ans sans que cela ne passe réellement ? Est-ce dans ma tête ? Est-ce qu’avoir mal signifie que mon corps est abîmé ? Le sujet est vaste et mériterait un ouvrage à lui tout seul si l’on souhaitait réellement expliciter l’entièreté du sujet mais nous allons dans cet article nous cantonner à des choses simples et compréhensibles, car comprendre les mots permet bien souvent d’atténuer nos maux. 

QU’EST-CE QUE LA DOULEUR ? 

Vous pouvez considérer la douleur comme une expérience, une sensation subjective (qui varie d’un individu à l’autre) associée ou non à une lésion tissulaire, corporelle ; influencée par un ensemble de facteurs comme votre peur, vos croyances, vos expériences passées, le contexte dans lequel vous vous trouvez, etc. En bref c’est quelque chose de complexe et de multifactoriel ! 

Il est aussi important de comprendre comment d’une sensation (on se cogne le pied) nous aboutissons au ressenti de la douleur (inconfort plus ou moins grand suite à la stimulation ressentie). Pour simplifier vous pouvez imaginer un chemin comme suit : la partie de votre corps impliquée reçoit une information (choc sur le petit orteil) -> l’information monte jusqu’au cerveau -> le cerveau interprète ce signal (dangereux ou non ?) -> Il (le cerveau) renvoie un signal dans l’autre sens jugeant cela comme du danger (ou non) -> Vous éprouvez cette sensation désagréable de façon plus ou moins forte selon le feedback du cerveau et d’autres facteurs.

Pour illustrer cela, je me permet de vous raconter une histoire (vraie) pour le moins étonnante : Un homme arrive un jour en catastrophe aux urgences proche de chez lui, criant de douleur. En effet celui-ci travaillait sur un chantier et soudainement s’était planté le pied avec un clou. Face au désarroi de cet homme et sa souffrance grandissante, les médecins décidèrent néanmoins d’enlever sa chaussure pour inspecter la plaie, et quel ne fut pas leur stupéfaction quand ils constatèrent que…le clou était bel et bien enfoncé dans sa chaussure, mais passait entre ses deux orteils. 

Cette brève histoire pour vous illustrer à quel point la douleur peut dépendre du contexte, de l’idée que l’on se fait de la situation et de ses peurs. Et qu’une douleur n’est donc pas toujours en corrélation avec un dommage physique, ce qui nous amène au prochain point de cet article.

J’AI MAL, CELA SIGNIFIE QUE MON CORPS EST ABIME, SE DEGRADE ? 

Une grande idée reçue est de réaliser le raccourci « J’ai mal -> j’ai une lésion dans mon corps -> cela doit être grave ». Oubliez cette association douleur-dommage corporel et dites vous que non, une expérience douloureuse n’est pas toujours associée à un dommage physique. 

Prenons l’exemple du très célèbre mal du siècle, à savoir « la lombalgie » ou plus communément appelé le mal de dos. Et bien sachez que contrairement à la croyance populaire, éprouver une douleur dans le bas du dos (même vive) ne signifie pas spécialement la présence d’une hernie discale ou autre lésion vertébrale à la consonance péjorative.

Ainsi, si l’on prend un échantillon de 100 personnes ayant toutes mal au dos et que l’on fait une radiographie de leur colonne, nous aurons des clichés comportant des hernies discales mais également des clichés totalement normaux et ce, même si tous les sujets ont des douleurs…Notez également que le pourcentage de chance que l’on vous trouve cette fameuse hernie discale lors d’un cliché radiographique augmente avec l’âge, considérez cela comme des « rides » du dos, ni plus ni moins. 

C’EST DONC DANS MA TETE ? JE SUIS FOU/FOLLE ?

Comme explicité plus haut, la douleur est un phénomène complexe, subjectif et multifactoriel. Il faut bien comprendre que certes les mécanismes chimiques aboutissant au ressenti d’une sensation qualifiée de « douleur » sont traités dans le cerveau mais cela ne veut pas dire que votre douleur n’existe pas. 

Votre douleur existe, elle dépend d’un nombre important de chose mais elle est bien réelle, ne laissez donc personne insinuer le contraire. 

Cependant, parfois il arrive que ce système d’alarme (comprenez : votre douleur) soit un peu trop sensible et se déclenche plus facilement. Dans ce cas, il y a simplement un décalage entre l’importance de la lésion et son interprétation par votre cerveau et in fine votre sensation. 

Nous ne détaillerons pas les mécanismes précis de ce cas de figure ici mais sachez que cela peut par exemple expliquer pourquoi certaines personnes ressentent un mal de dos (pour ne citer que lui) depuis des années et ce sans que rien ne le change, cette douleur étant presque devenue une habitude. C’est un bon moyen de comprendre que dans ce genre de situation, la douleur est présente mais celle-ci n’est certainement plus associée à une lésion corporelle mais juste à une sensibilité à la douleur trop importante. 

COMMENT ATTÉNUER MA DOULEUR ? 

Il y a énormément de moyens permettant de vous soulager, je vous cite ci-dessous quelques pistes concises permettant d’agir sur votre douleur :

  • Ecoutez votre corps si la douleur vient d’arriver : si vous éprouvez (par exemple) une douleur au tendon d’Achille après une longue sortie de course c’est sûrement que vous y avez été un peu trop fort (davantage de distance parcourue, changement de terrain, de chaussures, bref une variation trop brusque de votre entraînement). Modérez dès lors votre rythme d’activité physique et n’hésitez pas à consulter un professionnel de la santé pour qu’il vous guide, aiguille dans cette quête de trouver ce que l’on appelle « optimal loading », la charge optimale que tolèrera votre corps.
  • Bougez, vivez, restez actif si la douleur persiste depuis longtemps : si vous éprouvez une douleur de longue date (des mois, années) essayez de vous remettre au sport progressivement, n’ayez pas peur de vous « casser », le corps est solide et robuste. Vous êtes capable de réaliser un grand nombre de choses et l’activité physique quelle qu’elle soit possède des effets non négligeables sur la diminution de la douleur (libération d’hormone, etc).

Dans tous les cas : n’hésitez pas à consulter votre médecin qui vous aiguillera vers un professionnel de santé. En effet, il n’est pas toujours aisé de comprendre son corps et de gérer ses réactions qui nous semblent parfois illogiques. Faites vous aider dans cette démarche afin de sortir du cercle vicieux douloureux et re-rentrer dans la vie active sans douleur. Aucune douleur ne doit être éternelle et aucun problème est démuni de solution. 

Si vous désirez en savoir davantage sur le sujet passionnant qu’est la douleur (comme si ce mot n’avait pas été assez cité dans cet article), n’hésitez pas à consulter les deux ressources suivantes :

  • Recovery Strategies – Pain Guidebook (Greg Lehman) pour les amateur(trice)s de livre

Explainpain.org pour les amateurs(trice)s de site internet